Quand il fait chaud comme certains jours d’été, les plantes et fleurs ont besoin davantage d’eau pour subsister. Nous, quelle que soit notre météo intérieure, avons besoin d’encouragements. Comme le dit si joliment Rudolf Dreikurs(*) : « l’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante ». Concept phare de la discipline positive, mettre l’encouragement au cœur de la relation avec l’enfant est une clé qui ouvre la porte vers l’autonomisation et la responsabilisation de ce dernier. Découvrez dans cet article pourquoi et comment encourager nos enfants ?

 

Quel parent ne rêve pas que son/ses enfants range(nt) spontanément ses/leurs affaires, fassent ses/leurs devoirs avant d’ouvrir leur tablette, téléphone ou autre écran… Seulement voilà : les enfants sont des adultes en devenir. Leur cerveau est en développement et ce qui parait évident pour nous ne l’est pas pour eux. Pourquoi ? Certainement pour deux raisons : la première est que leurs besoins sont différents des nôtres. Nous avons besoin d’ordre là où eux ont besoin de jouer, d’expérimenter et, ce faisant, ils mettent le bazar. La seconde est que les enfants, jour après jour, intègrent de nouvelles connaissances, de nouveaux savoir-faire et savoir-être et…cela prend du temps ! Vous viendrait-il à l’idée de tirer sur une plante qui commence à pousser pour la faire aller plus vite ? Non bien sûr ; vous risqueriez de la déraciner. L’enfant a besoin d’encouragements pour enraciner ses apprentissages et déployer ses ailes.

 

C’est bien tout ça mais… c’est quoi encourager ?

Dans le Larousse nous trouvons la définition suivante « Donner du courage à quelqu’un, le réconforter ou l’inciter à persévérer, à faire mieux ; stimuler ». Ainsi, l’encouragement consiste à donner le sentiment de savoir que l’on peut. Sentiment d’efficacité personnelle. Encourager nos enfants, c’est leur insuffler force et courage pour avancer.

 

Et si je félicite mon enfant, est-ce que cela revient à l’encourager ?

Lorsque nous félicitons nos enfants en leur disant : « C’est super ! Bravo ! C’est beau ce que tu as fait… », c’est positif et l’enfant appréciera. Cependant, le risque avec les félicitations est que je plaque mon ressenti et évaluation d’adulte sur ce qui a été fait. Je développe ainsi un référentiel externe ; l’enfant cherchera à faire les choses pour avoir cette « validation » extérieure et non plus pour être en lien avec ce qui lui fait du bien et qui est juste pour lui. L’encouragement juste consiste à le faire réfléchir sur ce qu’il pense et ressent lui-même par rapport à ce qu’il a fait et à lui donner confiance dans le fait qu’il atteindra toujours les objectifs qu’il se fixe.

 

Et concrètement, ça ressemble à quoi ?

Prenons un exemple : notre enfant vient vers nous avec un dessin qu’il vient de terminer. Il a un sourire jusqu’aux oreilles et nous demande de regarder son dessin. Prenons le temps de les regarder, son dessin et lui. Ce temps est précieux. C’est le temps de l’observation. Cette observation qui va nous permettre de dire simplement ce que l’on voit et de l’interroger ensuite sur ce qui le met en joie : « Tu sembles très content de ton dessin. Raconte-moi ce que tu as fait et de quoi tu es particulièrement fier ? » Nous pouvons aussi lui dire ce que nous avons observé et souligner les qualités dont il a fait preuve: «  J’ai vu le temps que tu as consacré à ce dessin. Je t’ai vu gommer, recommencer, réfléchir… Tu as fait preuve de persévérance et de patience pour arriver à ce résultat final. Tu peux être fier de toi ! » Vous conviendrez que ça le nourrira beaucoup plus qu’un rapide : « oui, il est très beau ton dessin » !

 

Et si, malgré nos encouragements et notre bienveillance, nos enfants se montrent découragés parce-que dixit : « décidément, je n’y arrive pas ! » « je suis trop nul », etc…. Que faire ?

Utilisons avec eux ce que nous pouvons appliquer sur nous-même : « C’est vrai, tu n’y arrives pas ENCORE ». Ce dernier mot contient à lui seul toute la confiance que nous avons dans les capacités de nos enfants. C’est aussi accepter que les choses ne sont pas toujours faciles mais qu’à force d’essayer, on finit toujours par y arriver ! Alors vous aussi, si vous n’arrivez pas ENCORE à être plus dans l’encouragement que dans les félicitations ou compliments, persévérez et soyez encourageant avec vous pour commencer !

 

En conclusion, encourager nos enfants de façon juste leur permet de développer un référentiel interne, leur estime d’eux-mêmes et leur sens critique. C’est leur donner la possibilité d’exprimer ce qui fait sens pour eux et ainsi, nous offrir autant d’occasions de mieux les connaître.

 

Si vous souhaitez découvrir les outils pratico-pratiques de cette approche éducative qu’est la discipline positive, je vous invite à venir me rencontrer à la conférence que je donnerai le jeudi 25 août au centre Psyché de 20.00 à 22.00 et/ou de participer au trajet de 7 ateliers que j’y donnerai à partir du 22 septembre.

(*) Psychologue américain spécialisé dans l’éducation. Il est l’un des éminents spécialistes de la psychiatrie infantile et adepte des théories d’Alfred Adler avec qui il a entretenu une longue association professionnelle. Dreikurs est l’auteur de nombreux livres sur la discipline dans la classe.

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